L'histoire du Moulin de Léopaul...
Agriculteur céréalier à Montigny-sur-Vingeanne depuis trois générations, Emmanuel Raillard entendait redonner un peu de dynamisme à son exploitation et sortir du schéma classique. Il avait dans l’idée de maîtriser tout le process de A à Z, du champ à l’assiette, en créant un atelier de transformation dédié à la culture de céréales biologiques. Avec l’aide sa femme Stéphanie, ils ont affiné le projet durant trois années et Le Moulin de Léopaul – en référence aux prénoms de leurs deux enfants Léo et Paul – a vu le jour en 2020, en pleine crise sanitaire.
Avant de se lancer, il leur fallait réussir à faire la farine qu’ils souhaitaient. Et ce ne fut pas une mince affaire puisqu’Emmanuel et Stéphanie Raillard avaient une idée bien précise de ce qu’ils désiraient. « Nous voulions une farine fine et malléable qui ait du goût, de l’odeur et facile à travailler en cuisine pour faire des plats sans grumeaux, des gâteaux qui montent, des crèmes onctueuses… Tout cela a fait partie de nos critères de sélection dès le départ », indique-t-elle et « on s’y est repris à maintes reprises… ». Pour que la farine soit validée, « il a fallu qu’on la teste et donc qu’on la mange. Et le plus simple, c’était d’en faire des crêpes. Des crêpes, on en a fait et on en a mangé… », s’amuse-t-il à dire, et ce, jusqu’à ce qu’ils trouvent la farine “parfaite”.
Des pâtes artisanales bio
Pour respecter le produit, ils ont investi dans un moulin à meule de pierre qui permet une extraction lente pour ne pas abîmer le grain. Après avoir lancé leur farine de blé semi-complète, ils ont élargi la gamme avec la farine de grand épeautre, celle au blé de Khorasan, une “spécial pizza” et, enfin, une farine au petit épeautre.
Ils ne comptaient pas s’arrêter en si bon chemin et la suite logique, pour eux, était de proposer également des pâtes sèches artisanales bio. Comme à leur habitude, rien n’a été laissé au hasard et tout a été étudié dans les moindres détails, du choix de la machine à pâtes jusqu’à la sélection des moules. Ils ont opté pour des matrices en bronze, parfaites pour produire des pâtes rugueuses et poreuses afin que la sauce des préparations culinaires accroche. Mais comme il en existe une variété pléthorique, ils ont sillonné l’Hexagone pour acheter toutes sortes de pâtes qu’ils ont ramenées chez eux.
Une fabrication à la demande
Le meunier met un point d’honneur à travailler à la demande. « La farine s’altère dans le temps et perd de son goût. Comme je veux une fraîcheur optimale, je ne peux pas me permettre d’avoir du stock en farine et pâtes. Rien n’est fait par avance. Je fabrique au jour le jour en fonction des commandes. »
Et d’ajouter que « chaque moisson est stockée, les graines nettoyées et ventilées et, quand j’ai besoin de tel type de farine, je vais chercher dans mes cellules les céréales. Je fabrique la farine fraîche, la mets en sac directement et, généralement, elle est livrée dans le mois… », explique-t-il.
Aujourd’hui, Emmanuel et Stéphanie Raillard, qui en sont à cinq tonnes de farine et pâtes produites sur une année, ont plein de projets en tête et envisagent de proposer de nouvelles variétés mais ils ne souhaitent pas en dire plus pour le moment. On sait seulement qu’ils planchent actuellement sur du grand épeautre et du petit épeautre en grains entiers pour les consommer comme un risotto. Ils ont déjà des demandes de restaurateurs pour ce produit même s’ils sont encore en phase de test.